SENS ET COHERENCES HUMAINES
L'HUMANISME METHODOLOGIQUE
©Roger NIFLE

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L'HUMANISME METHODOLOGIQUE
UN SENS POUR L'AVENIR,
UNE COHERENCE POUR L'ACTION

Roger Nifle
mars 2003


Tout responsable ou dirigeant se trouve à devoir toujours articuler trois plans de la réalité qui est la sienne:

- La situation de proximité, celle de l'organisation où il exerce cette responsabilité et son devenir,
- Les différents contextes dans lesquels s'exerce l'activité de l'organisation,
- L'évolution générale du monde et des grandes questions d'actualité.

Trop souvent les trois sont dissociés ou bien encore leur relation confuse. Et pourtant on ne peut tabler sur les différents, contextes, marchés, modèles d'organisation et d'action, environnement culturel, social, administratif, professionnel si on ne voit pas comment ils sont affectés par l'évolution du monde actuel et ses mutations. Songeons seulement à la mondialisation. On ne peut pas déterminer les bonnes façons de conduire l'entreprise, le projet, la collectivité si on ne comprend pas ce qui se passe autour dans ses différents contextes. D'ailleurs les personnes elles-mêmes, impliquées dans l'organisation ou en rapport avec elles, sont sensibles aujourd'hui aux évolutions des différents contextes et aussi aux grandes problématiques du moment.

L'Humanisme Méthodologique est sans doute une des premières pensées qui articule ensemble : le Sens général des questions fondamentales et universelles, celui des problèmes et contextes qui forment nos cadres d'activité et enfin le Sens des situations au cur desquelles nous avons à nous diriger, à diriger, à agir. Il est aussi une des premières pratiques méthodologiques généralisables qui concerne simultanément l'action immédiate et celles qui touchent aux autres niveaux.

La première clé qui découle de l'anthropologie fondamentale sur laquelle il repose est la clé du Sens, celle qui ouvre la porte du discernement. Si les questions de Sens sont devenues de plus en plus sensibles aucune théorie anthropologique du Sens n'avait fait le lien avec l'esprit, la spiritualité comme avec l'intelligence symbolique qui s'exercent dans le discernement. Le Sens transcende les situations et relie le proche et le plus lointain, le court et le long terme, le particulier et le général, le personnel et l'universel, le local et le global comme on dit aujourd'hui.

Le Sens est aussi la clé de toute orientation, toute direction donc. Diriger, c'est en quelque sorte donner le Sens. Lequel ? Comment le partager en ConSensus ? Encore faut-il le discerner.

Le Sens est encore le principe éthique, le support d'une échelle de valeur, le vecteur des idéaux, des objectifs, des motivations, bref ce que tout repère vise à indiquer et que chaque responsable a à incarner pour les autres.

Le Sens enfin est le principe même de la rationalité, l'ordre des choses selon un même Sens, le principe de cohérence. Connaître le Sens, c'est comprendre la raison (l'inverse n'est pas vrai). C'est aussi construire l'action rationnelle. La raison, on le sait maintenant, peut servir n'importe quel Sens, le pire ou le meilleur.

La seconde clé qu'apporte l'Humanisme Méthodologique, c'est le lien qui existe entre le Sens et la réalité des problèmes et des situations. Aujourd'hui lorsqu'un Sens est donné en fonction de repères spirituels ou encore d'aspiration, de valeurs, de principes éthiques, la traduction concrète en termes d'orientation, de stratégie, d'organisation, de performance, ou même de gestion ne trouve aucun fondement théorique ou méthodologique pour faire le lien. Il en est à tel point que lorsqu'on est dans l'action ou dans la mondialisation de l'action, on ne voit plus le Sens et quand on a le Sens on ne dispose que d'outils, de méthodes ou de techniques dont on ignore le Sens.

Dissociation de l'esprit, la pensée, le principe, l'éthique et de l'action, l'organisation, la performance. Clivage favorable à tous les opportunités, les simulacres mais clivage douloureux à la conscience qui interdit toute véritable maîtrise ou, pire, laisse penser que c'est l'occultation du Sens qui est gage d'efficacité ou bien encore qu'il est impossible de poursuivre un Sens de haute valeur humaine dans la réalité concrète.

L'Humanisme Méthodologique a montré que la clé en est en l'homme: le Sens et dans son rapport aux autres : ConSensus à partir de quoi toute l'expérience humaine structure la réalité qui nous entoure, par laquelle et sur laquelle on agit.

Il montre comment s'articulent la subjectivité et l'objectivité qui interviennent dans toutes les situations humaines, à toutes les échelles et dans tous les domaines. La rationalité qui en est la conséquence est aussi, on le sait, un moyen d'en avoir une certaine maîtrise.

Avec la structure cohérencielle ou trialectique, l'Humanisme Méthodologique nous amène le principe structurant indispensable à l'action et à la compréhension des choses.

Ces deux clés du Sens et de la structure de l'action vont permettre une nouvelle intelligence des choses à tous les niveaux et aussi l'établissement de nouveaux moyens, outils, techniques, méthodes, stratégies pour la maîtrise de l'action. En définitive discernement du Sens et maîtrise de l'action bouleversent l'exercice des responsabilités, offrent des ressources pour diriger insoupçonnées.

Le premier bénéfice en est la lecture des évolutions et de la mutation de notre époque. On en situera ici quelques repères:

1) Les évolutions humaines selon leur Sens sont pour le meilleur ou pour le pire; quelques fois en même temps en des lieux différents ou en un même lieu à des moments différents.

2) Lorsque le Sens est le meilleur alors il s'agit d'un progrès d'humanité celui sur lequel on peut placer aussi bien les étapes de civilisation, le cheminement d'une éducation vers une plus grande maturité, la progression d'une organisation vers une plus grande maîtrise de son métier et de son devenir. Ce progrès d'humanité dont on voit les enjeux à tous les niveaux n'est pas un chemin au hasard. Il est structuré selon des phases et des seuils de maturation qui correspondent à des niveaux de conscience et bien sûr à des niveaux de maîtrise différents des affaires humaines.
Il est d'ailleurs étonnant que cette hiérarchie des niveaux, implicite dans de très nombreuses pratiques ou structures n'a plus aujourd'hui, semble-t-il, de référence et de fondement universellement reconnus. C'est l'une des crises de notre époque.
L'Humanisme Méthodologique éclaire la trajectoire et les enjeux de l'évolution humaine tant pour les individus que pour les entreprises, les sociétés ou l'humanité. Il permet d'en reconnaître les parcours et les étapes infiniment différenciés et surtout de comprendre et d'agir en fonction des niveaux et des enjeux d'évolution humaine.
C'est l'un des outils que tout dirigeant devrait avoir pour exercer sa responsabilité.
Discernement du Sens, structuration des situations humaines, échelle d'évolution et donc de valeur pour évaluer (et pour évoluer). Voilà trois nouvelles bases bientôt indispensables.

3) Nous avons fait un lien entre meilleur Sens à choisir (positionnement), trajectoire d'évolution (progrès humain) et valeurs. C'est encore un apport majeur de l'Humanisme Méthodologique.

La question des "valeurs" ne cesse de hanter notre époque qui se dit en perte et cherche à les restaurer se heurtant d'ailleurs à la diversité des systèmes de valeur.
Faut-il bâtir un système universel, une "éthique planétaire" formulée et formalisée une fois pour tous? Faut-il que chacun choisissent le Sens humain dont il veut dresser l'échelle de valeur particulière à la face des autres et du monde? Ni l'un, ni l'autre.

L'Humanisme Méthodologique éclaire le fait qu'en chaque situation un "meilleur Sens" qui lui est propre peut être discerné, qu'il est le support d'une échelle de valeur spécifique de toute valeur et donc de toute évaluation.
Qu'il en est de même à tous les niveaux de communautés humaines, sans exclusive.

Ainsi il y a une échelle de valeur et d'évolution du bien de l'homme universelle, il y en a d'autres à l'échelle des communautés et cultures humaines, il y en a d'autres à des échelles de proximité et différentes dans chaque cas.
Sous réserve qu'il s'agirait toujours du meilleur Sens alors le personnel, le culturel, l'universel se retrouvent.

De même que sur une route jamais droite, une démarche droite implique d'en suivre les contours, de même valeurs et évaluations ne peuvent être envisagées que dans une communauté de référence et donc en relation avec son meilleur Sens, celui du bien commun.

C'est le niveau de maîtrise des enjeux qui détermine le système de valeurs (humains), de référence en même temps que le Sens du bien commun qui en est le vecteur et le critère.

4) La relativité des modes, des valeurs, toujours en référence à un "bien commun" et au bien de l'homme conduisent à deux conséquences. La nécessité de toujours considérer une communauté humaine de référence et le Sens de son bien commun pour situer entreprises ou actions afin d'en dire valeurs et évaluation On imagine le caractère meurtrier du contraire. Regardons l'Afrique par exemple mais aussi nos problèmes internationaux, politiques, sociaux, ceux aussi des communautés multiples impliquées dans toute entreprise.

C'est la deuxième conséquence, il est urgent de considérer comment se construisent et se conjuguent les communautés humaines. Ce sont toutes des communautés de Sens, c'est-à-dire de nature humaine mais aussi des communautés de communautés à considérer dans leur diversité, leur complexité et à respecter par la considération de leur bien commun spécifique et des rapports de "concourance" entre elles.

5) Nous sommes dans une mutation qui est le passage d'un âge d'humanité à un autre, passage qu'ont à vivre tous les hommes (qui grandissent), toutes les communautés humaines, les pays, régions mais aussi entreprises et institutions et le monde entier. On sait bien que cette trajectoire d'évolution ne va pas sans qu'existent d'autres trajectoires et que le pire est toujours possible. Cependant cela n'empêche pas de discerner le Sens et les signes de cette mutation.

L'Humanisme Méthodologique montre qu'il s'agit d'un seuil de maturescence (comme il y a un seuil d'adolescence). il nous est peu familier, il faut donc le découvrir, nous en sommes (ou pouvons en être) les pionniers du moins à l'échelle du monde et dans nos affaires propres. Il importe de connaître quelques caractéristiques de ce passage:
- phase antérieure
- phénomènes de transition
- phases émergentes.
Nous sommes là devant ce chantier qui consiste à comprendre la mutation de notre époque et les phénomènes qui l'accompagnent.

6) Nous devons dépasser un "âge des représentations". C'est celui par lequel depuis plus de deux millénaires en occident, nous élaborons des représentations du monde et de nous mêmes par lesquelles nous nous exerçons à maîtriser nos affaires. Sciences, modèles culturels, systèmes juridiques, institutionnels, plans, idées, formules, formalisation et formalismes, images, schémas, autant de supports d'identification, de conception, de rationalisation. La raison en est maîtresse pour exercer une maîtrise des choses. Par le langage, l'image et des moyens multimédia nous élaborons et transmettons ces représentations en vue de comprendre, d'informer, d'agir et aussi de bâtir stratégie, modèle ou plans.

Nos écoles les plus grandes comme les plus communes "forment", c'est le cas de le dire, au maniement des représentations dans tel ou tel domaine, à tel ou tel niveau d'exigence ou d'habileté. Or, cet "âge des représentations" est en crise. Il se révèle que la Raison n'est pas le Sens, que les représentations, les idées, les formules ne sont pas le Sens mais le véhiculent. Sans discernement on en vient à vénérer des "images pieuses" et tomber dans l'idéologie, le conformisme et l'aveuglement.

Par exemple au nom de l'idée de démocratie on peut faire des dictateurs ou justifier les pires injustices. Au nom de la justice on peut nourrir l'iniquité.

Dès lors que le Sens est donné, stable, ignoré, alors les représentations semblent efficaces. Lorsque tous les Sens sont présents, décidables, engagés, revendiqués, ça ne marche plus. C'est la crise des modèles à laquelle nous assistons dans tous les domaines. Cette crise est un signe d'évolution de dépassement mais en même temps elle est un trouble qui laisse place à des diversions. Ce sont par exemple la crispation sur les représentations et les modèles anciens, la fuite en avant dans la production de signes, d'images, de discours, de lois, de plans, de modèles qui se disqualifient mutuellement, la régression à des stades de développement humain antérieur : primaire lorsque le "courtermisme" fait loi, archaïque quant le maniement de l'émotion publique passe pour la formation de la vérité et la volonté de puissance comme la principale légitimité.

7) La crise de Sens. Elle est un signe de passage. Tous les Sens et tous les repères sont présents. Il y a de quoi être déboussolé mais aussi de quoi chercher à assumer discernement et choix de Sens, c'est-à-dire passer à l'âge du Sens.

La crise de Sens interpelle l'humain au plus profond, individuellement, collectivement, universellement. Jamais des Sens humains aussi opposés que ceux qui prescrivent le recours à l'humanité de l'homme, son discernement, sa responsabilité, son engagement et à l'inverse ceux qui ramènent tout au composé bio physico chimique auquel l'homme est alors réduit et dont tout Sens est nié.
La crise de Sens remet en question tous nos repères. Ils ne sont pas le Sens et il nous faut maintenant le chercher, le discerner.

Au stade des représentations nous ne voyons pas cette multiplicité de Sens et nous laissons prendre par les mots, les images, les formules. La crise des représentations est une introduction à la crise de Sens et celle-ci nous place devant l'immensité de la tâche de discernement de Sens à tous les niveaux, dans toutes les circonstances et aussi devant cette interpellation de notre responsabilité et de notre capacité du discernement. C'est ici que se refonde, par exemple, dans un temps de refondation : le rôle de dirigeant, toute autorité de service, toute liberté engagée, toute autonomie responsable.

La crise de Sens, Sens de sa vie, Sens du bien commun, Sens de toutes les affaires humaines, petites et grandes, Sens des mots même, marque le passage, le seuil de maturescence.

8) L'âge du Sens. Voilà la perspective qu'éclaire l'Humanisme Méthodologique, l'émergence que nous pouvons discerner, le foisonnement des possibles auquel nous sommes maintenant appelés.

L'âge du Sens, c'est l'âge du discernement nécessaire mais exigeant dans sa profondeur et dans l'étendue des questions à réenvisager sous cet angle. En toute chose, discerner le meilleur Sens. C'est l'âge de l'homme (l'Hominescence de Michel Serres), l'âge où se révèle que le Sens est humain, que le monde est expérience de Sens en consensus et qu'il est donc aussi humain (en même temps que l'on nous affirme le contraire). Cela veut dire que les problématiques humaines, les Sens humains, les logiques humaines sont celles du monde et que nous sommes donc responsables de ce que nous en faisons.

L'âge du Sens, c'est l'âge des communautés de Sens (consensus) espace de toute réalité, de toute valeur, de tout enjeu, de toute économie. Il n'y a d'économie ici que communautaire, micro ou macro communautaire, jusqu'à l'humanité entière. C'est là que la mondialisation se comprend, comme conscience de l'espace humain à l'échelle de l'humanité mais aussi en conséquence conscience de la multiplicité des communautés et cultures humaines et donc des mondes.

Vivre dans différents "mondes" et s'enrichir des uns et des autres tel est la structure de ce que nous avons à intégrer à l'âge du Sens. L'âge du Sens c'est aussi celui des valeurs, cette fois significative du bien commun, celui des évaluations, celui aussi de la production de "biens", qualifiés ainsi par leur référence au bien commun, celui des "services", qualifiés ainsi lorsqu'ils servent le bien particulier selon les valeurs du bien commun.

L'âge du Sens, c'est l'âge des vocations personnelles et collectives à discerner, à cultiver et accomplir, c'est encore l'âge de "l'entreprise" conçu comme engagement personnel et collectif dans un Sens, selon des valeurs et donc des pratiques et des méthodes cohérentes. Toute vie majeure est une vie à entreprendre, personnelle, collective, à toutes les échelles régionales, nationales, internationales. Toute communauté de Sens est une communauté entreprenante et donc engagée dans un développement.

L'âge du sens est aussi celui de projets qui sont projections d'un Sens (le meilleur possible).

L'âge du Sens est celui des concourances qui définissent la nature du bien entre des projets, des entreprises, des collectivités, des régions, des organisations, des équipes, des personnes.

L'âge du Sens, c'est aussi celui du virtuel dont la racine est WIR qui veut dire homme, vertu, valeur et qui signifie que les virtualités humaines sont l'origine et la fin de toute les réalisations humaines.

L'âge du Sens nous dit que toute communication et engagement de Sens à partager, toute action est engagement de Sens partagé.

9) Pourquoi un nouvel Humanisme aujourd'hui et qui plus est "Méthodologique"
L'appel à un nouvel humanisme n'est pas neuf, signe sans doute d'un manque, signe aussi que les traditions humanistes manquaient à éclairer les temps qui s'annoncent.

L'évolution de l'humanité, la mutation engagée, l'émergence d'un âge du Sens interpellent la conscience de l'homme, à un autre niveau.
Les idéaux de "l'humanisme des représentations" ont manqué à éclairer sur le Sens, même dans les pires situations; Plus leur formulation se voulait rigoureuse et donc abstraite, plus elle s'éloignait de l'expérience vécue et, pire, de sa profondeur intime. C'est pour cela que malgré les aspirations, les formules et formalismes ont été si radicalement contesté et leur retour, souvent incantatoire, peu crédible. Il est vrai qu'une "représentation de l'homme" ne suffit pas à l'âge du Sens à fonder un humanisme. C'est une anthropologie fondamentale qui va jusqu'au cur du sujet, l'Instance humaine, l'Être de Sens qui peut seule fonder un humanisme pour l'âge du Sens.

Il se trouve aussi que le Sens au coeur de l'homme est le vecteur de l'action et le consensus (avec les autres) son moteur.

Alors, ainsi engagé dans les profondeurs spirituelles de l'homme, ce nouvel humanisme ne peut manquer d'être aussi celui de l'action. Non pas celui d'un agir pour agir mais d'une action proprement humaine qui est réalisation des virtualités humaines, révélatrice des mêmes virtualités. Agir pour réaliser le monde ou plutôt les mondes du monde! Agir pour révéler au travers de ces réalisations l'humanité même de l'homme qui les réalise!

L'homme s'y découvre libre et comprend dès lors ses égarements dont la possibilité même est condition de sa liberté. Il s'y découvre responsable des réalités, des mondes, des affaires humaines, non pas parce que cela lui est confié mais parce qu'il en est co-auteur, qu'il leur donne Sens et pour cela peut les rendre humanisantes.

Cet humanisme est méthodologique parce qu'il est orienté vers l'action, réalisatrice et révélatrice, vers l'engagement entreprenant et le discernement en toute chose du meilleur Sens.

C'est un humanisme radical parce qu'il n'exonère l'homme d'aucune de ses déclarations, de ses expériences, de ses réalisations en même temps qu'il refuse qu'il s'en prétente le simple spectateur pour parler au nom de puissances ou d'entités tierce. L'homme ne se crée pas lui-même mais il se réalise. C'est la condition pour qu'il se révèle et ainsi s'accomplissant, entre dans un royaume du Sens ou de l'esprit qui en rappelle un autre.

Enfin pourquoi l'Humanisme Méthodologique qui éclaire autant de domaines qu'on le veut et qui développe autant de méthodes que nécessaire ne se réfère pas explicitement aux pensées et aux uvres qui le précèdent et ont évidemment inspiré l'auteur? C'est un témoignage qu'il faut y lire interpellant le témoignage de l'écoute, les Sens de chacun pour qu'il se fasse auteur de son propre chemin avec ceux dont il partage les consensus.

Une pensée à l'âge du Sens ne se construit pas comme un édifice de représentations se référant les unes aux autres comme ont tenter de le faire des philosophes ou le réalisent certaines sciences dans leur grand formalisme mathématisé.

Le temps des références est celui de l'âge des représentations, le temps des témoignages celui de l'âge du Sens.

Reste à chacun de faire l'expérience de relier ses références avec ce nouveau regard et peut être de discerner de quel Sens l'auteur a peut-être témoigné, malgré lui quelquefois ou malgré ses commentateurs. Mais n'est ce pas le rôle d'un dirigeant, d'un responsable de se nourrir de références certes mais surtout de décider par son propre discernement dans un contexte de consensus singulier qui rend vite caduque toute tentation de normalisation.

Un dirigeant est un témoin, un témoin de Sens, de direction, tel est le visage nouveau qui s'en découvre.


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