INITIATIVE ET RESPONSABILITE
  A L'AGE DU VIRTUEL
  Roger Nifle 12 janvier 1996
  
  L'âge du virtuel est caractérisé à
  la fois par un niveau d'évolution humaine, une position
  de la personne et un rapport avec la réalité en
  général et nos préoccupations, professionnelles
  ou autres, en particulier.
  En termes d'évolution humaine, l'âge de la maturescence
  est celui ou après l'ère de la Raison vient l'ère
  du Sens. L'humanité se découvre non seulement chargée
  d'organiser son existence mais de lui donner un Sens (parmi d'autres
  possibles).
  La mondialisation n'est pas un fait économique, ni une
  idée commune déjà là depuis longtemps,
  mais une appropriation de l'humanité dans son ensemble
  dont nous nous reconnaissons la charge en chacun et en tous (cf.
  étymologie des termes world et welt = âge d'homme).
  Mais pour cela il ne s'agit plus simplement de l'homme, homo,
  produit de la terre, mais de l'homme VIR, sujet intentionnel
  parce que Etre de Sens (cf. la théorie des Cohérences
  Humaines).
  De là une position de la personne, homme VIR, lorqu'elle
  s'assume comme tel. C'est une position de responsabilisation.
  La personne répond du Sens dans lequel elle s'engage (intention,
  volonté, vertu, valeur...) et dans lequel elle engage
  les autres dans les communautés de Sens que sont l'entreprise,
  la cité, la famille, les institutions, les cultures, les
  collectivités et tous les groupes humains engagés.
  C'est bien sous différentes formes une interpellation
  de la responsabilité personnelle qui est d'actualité
  vis-à-vis du devenir de chacun et des affaires collectives
  par exemple avec la citoyenneté. Il nous faut assumer
  que rien ne va de soi et que c'est de nos initiatives (d'auteurs,
  d'initiateurs) et de nos responsabilités (de choix et
  d'engagement de Sens) que notre avenir dépend.
  Enfin la réalité se découvre être
  non pas une donnée brute dont il faut uniquement s'accomoder
  ou profiter, mais une "production humaine" réalisée
  à partir de l'expérience partagée de nos
  virtualités. La réalité est toujours virtuelle
  puisque elle est manifestation des Sens humains partagés
  et vecteur de réalisations nouvelles et d'accomplissement
  des virtualités humaines.
  Dit autrement le monde est le monde que nous faisons et qui prépare
  celui que nous vivrons et ferons vivre à nos enfants.
  A nous de lui donner le meilleur Sens, celui qui génère
  des hommes VIR, c'est-à-dire des sujets autonomes et co-responsables
  de leur humanité au travers des réalités
  de la vie quotidienne et historique qui sont toutes "virtuelles".
  Internet est un champ de "réalisation", c'est-à-dire
  prise de conscience et production de mondes virtuels, c'est-à-dire
  encore un champ d'initiative et de responsabilité humaine
  sans lesquels il n'existerait tout simplement pas. C'est bien
  un des enjeux de ce monde là que de reprendre sous cet
  angle, celui de la coalition des responsabilités personnelles,
  l'ensemble des réalités, maintenant reconnues comme
  virtuelles: économiques, politiques, juridiques, techniques,
  sociales, etc...
  C'est donc la valeur et la finalité humaine des situations,
  des actions, des enjeux qui comptent en priorité. C'est
  donc le travail sur les intentions, responsabilités, initiatives
  et bien sur maturation qui est le plus important. C'est donc
  l'initiative et la responsabilité personnelle qui sont
  essentielles dans toute entreprise et tout développement.
  C'est donc le travail sur le Sens qui est la compétence
  et le niveau de maîtrise exigé des dirigeants et
  responsables qui ont à "donner le Sens" et en
  répondre à l'âge du virtuel.
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